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  • Mathias Verger - Ecrire le corps et la sexualité

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  • Ecrire le corps et la sexualité

     S1, mercredi 9h-12h (salle B237)

    « Par-dessus tout le sexe a cessé d’être l’étalon des tabous », écrit un critique contemporain. Que peut-il donc rester d’une subversion morale, politique et esthétique dans l’écriture des corps et des sexualités aujourd’hui ? Comment le texte littéraire peut-il être l’occasion d’une scénographie du corps qui résiste aux discours moraux, aux normes sociales, aux normes de la représentation ou au régime normé de la parole ? Que peut la littérature face à la violence sociale de la normalisation des corps et des récits majoritaires, ou face à la violence des rapports sociaux de genre et de sexe ? Quelles sont les stratégies narratives et linguistiques adoptées par des œuvres qui tentent de rendre compte d’une expérience à la fois intime et politique, et souvent violente, de l’économie des corps ? La libido prise entre le sexe et le texte produit des écritures et des dispositifs poétiques qui bousculent les catégories (littéraires, politiques, sexuelles) et jusqu’aux modes traditionnels de la lecture, aux frontières de l’illisible. Le corps de l’auteur, dès le geste de l’écriture, est lui-même engagé dans des pratiques différentes lorsque le texte procède d’une écriture manuscrite ou lorsqu’il est tapé à la machine à écrire ou encore sur un clavier d’ordinateur. La médiation technologique dans l’écriture engage un rapport au corps qui se traduit dans les esthétiques différentes de Pierre Guyotat, Elfriede Jelinek (prix Nobel de littérature 2004) et Jeanette Winterson. Ces trois auteurs, qui revendiquent selon des modalités fort différentes une pratique d’écriture « expérimentale », nous aideront à poser la question de la diversité des manières d’écrire le corps désirant, la pulsion sexuelle, l’économie des relations entre les sexes et les sexualités queer, en négociant des héritages sulfureux comme ceux de Sade, Bataille ou Woolf.

    On tentera aussi d’éclairer la réception polémique des œuvres étudiées, de comprendre pourquoi certains de ces textes ont été censurés par le pouvoir institutionnel et ont pu scandaliser lecteurs et critiques. De quoi parle-t-on (aussi) quand on parle de sexualité, et comment donner une forme complexe à la représentation des corps qui ne soit pas une vulgaire provocation ?

    Œuvres étudiées :

    Pierre Guyotat, Eden, éden, éden, Paris, Gallimard, 1970.

    Elfriede Jelinek, Lust, trad. Yasmin Hoffmann, Maryvonne Litaize, Paris, Seuil, [1989] 1996.

    Jeanette Winterson, Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? [Why Be Happy When You Could Be Normal ?], trad. Céline Leroy, Paris, Editions de l’Olivier, [2011] 2012.

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